Biographie
Afin que le lecteur comprenne mieux mes raisons de penser et d’agir, moi qui suis vétérinaire dans une petite ville du sud-est, inconnu du grand public, ni professionnel de l’écriture ni de la parole, je vais vous présenter ma biographie, qui je l’espère vous permettra de mieux me connaître.
Que penser de la devise « Pour vivre heureux, vivons caché » ?
Si c’est par modestie, j’adhère.
Sinon pourquoi avoir honte de ce que l’on est, de ce que l’on fait ou de ce l’on obtient dans la mesure où l’on n’enfreint pas les règles d’intérêt général fixées dans notre société.
Dans ce qui suit, je relate les étapes et les expériences de ma vie. Elles m’ont permis de tirer des leçons et d’atteindre certains de mes objectifs qui constituent les moteurs et les sources de motivation de mes actions.
-
La vie familiale
Né le 6 juin 1962, j’ai « débarqué » à Pau dans les Pyrénées Atlantiques en succédant à Thierry né 2 ans plus tôt et précédant Pascale d’un an.
Mon père, Pierre, né en 1935, fils de Jean-Marie Fortané, cheminot, et de Louise Cyprien, restauratrice, commence sa carrière professionnelle en triant le courrier dans un centre postal à Paris, puis il est promu par concours interne receveur des postes à Baigts de Béarn (64).
Ma mère Henriette, née en 1937, fille de Jean Hauron, instituteur et de Jeanne Bigué, mère au foyer, travaille à temps partiel à la poste et se consacre à notre éducation. En 1972, mon père Pierre demande une mutation dans le département du Nord afin d’évoluer dans sa carrière professionnelle, en y prenant des fonctions de responsabilités croissantes dans des bureaux de postes. La vie des « ch’tis » du sud-ouest commence. Il est nommé à Raimbeaucourt, puis il exerce dans différentes villes du Nord pendant une quinzaine d’années pour terminer sa carrière professionnelle comme chef de centre de tri à Montpellier, où il dirige environ 400 personnes. Il adhère au syndicat Force Ouvrière et au Parti socialiste dans lequel il exerce bénévolement des fonctions de secrétaire cantonal. La famille est bercée chaque année par la fête de la Rose, le grand rassemblement des socialistes à Paris.
En 1988, j’épouse Sylvie, avec qui nous avons trois enfants.
-
La vie professionnelle
Désirant devenir vétérinaire depuis l’âge de 5 ans, après des études scientifiques et un bac S en 1979, je rentre en classe préparatoire au lycée Faidherbe à Lille. Reçu en 1981 au concours national d’entrée dans les Ecoles Nationales Vétérinaires, je choisis d’intégrer l’école de Toulouse. Diplômé en 1985, je fais mon service militaire dans les Services de santé de l’Armée à Bordeaux, puis je passe ma thèse de Doctorat vétérinaire en 1986.
En 1988, mon épouse, vétérinaire elle aussi, est nommée en Avignon où elle prend des fonctions de vétérinaire inspectrice. Quant à moi, après avoir reçu une formation pratique par un « compagnonnage vétérinaire » en parcourant diverses régions de France, je vais à la rencontre de mon confrère, le Docteur vétérinaire Bruno Goubet qui exerce déjà à Châteaurenard, pour lui proposer de nous associer afin de partager les investissements nécessaires à la création d’une clinique vétérinaire. C’est ainsi que la clinique vétérinaire du Barret ouvre ses portes en 1991.
Au bout de quelques années d’exercice en clientèle, mon envie d’entreprendre me pousse à lancer un projet immobilier d’aide à la création et au développement d’entreprises. Ce projet n’est pas suivi par tous les amis à qui je propose de co-investir ni par de nombreuses banques sollicitées. Qu’à cela ne tienne, mon épouse me fait confiance pour hypothéquer notre maison et investir nos économies afin de démarrer la construction.
Fin 2012, après 24 ans d’association, le docteur vétérinaire Bruno Goubet prend une retraite bien méritée. Je m’associe alors avec le docteur vétérinaire Marie-Laure Gau qui adhère à de nouvelles façons d’exercer notre métier par le développement de la médecine préventive.
-
La vie extra-professionnelle
Le sport
J’aime expérimenter toutes les activités sportives mais j’affectionne tout particulièrement celles que nous pouvons partager en famille et en pleine nature: VTT, randonnées, spéléologie, escalade…
En 2000, nous décidons de randonner en montagne en autonomie sur plusieurs jours. Ainsi, nous partons à la recherche des marmottes, chamois et bouquetins pour les observer et les photographier dans leur milieu naturel. La vie en pleine nature avec des bivouacs sommaires et des baignades dans les lacs et les cascades de montagne participe à l’éveil des enfants. En 2006, nous partons tous les cinq en Corse pour parcourir les 200 kms et les 13500 mètres de dénivelé positif du GR 20 avec des sacs de 15 à 27 kilos contenant le matériel indispensable pour affronter tous les temps et disposer d’une autonomie de neuf jours.
En 2005, je découvre par des amis, qui me proposent de les accompagner, le monde du trail (courses à pied dans la Nature) en m’inscrivant sur le mythique Trail des Templiers ( 66 kms et 3000 m Dénivelé positif). Très vite je suis tenté par les défis des Ultra Trails pour terminer l’Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB : 168 kms, 9600 m D+) en 2008 et le Grand Raid de la Réunion (GRR ou Diagonale des Fous 170 kms, 10700 m D+) en 2010. Mon entourage ne comprend pas l’intérêt de fournir tant d’effort pour ne jamais monter sur un podium et ne « gagner qu’un tee-shirt ».
Toute la famille adhère au trail dès 2010 et elle se met à courir. Nous finissons ensemble la Verticausse et la Sautaroc entre autres, puis nous bouclons tous les cinq le marathon de Paris en 2013. Sylvie embraye très vite sur les ultra-trails et nous finissons ensemble la Diagonale des fous en 2012, le Grand raid des Pyrénées en 2013 et l’ultra trail de la Restonica en 2014.
Souhaitant faire partager ma passion, j’organise avec deux amis dont un responsable du laboratoire partenaire vétérinaire Virbac, la traversée du GR20, où nous emmenons pendant cinq années entre 17 et 65 personnes, vétérinaires ou partenaires, pour parcourir ces sentiers mythiques en 5 ou 6 jours.
Les voyages
Aimant l’aventure, nous partons en famille à la découverte de nombreux pays et de leurs habitants. Ainsi, nous rencontrons les Peuls dans le désert sénégalais, nous partageons la vie des nomades du désert tunisien, nous découvrons l’Islande et ses paysages sauvages mais aussi des pays riches comme les Etats Unis. En 2011, nous traversons l’Inde du Sud et le Sri Lanka avec les sacs à dos et les bus locaux. Puis avec Sylvie, nous parcourons de la même façon le Pérou où nous partageons la vie des habitants des iles flottantes Uros sur le lac Titicaca. Cependant, c’est le Costa Rica qui nous laisse le plus grand souvenir d’aventure, avec la traversée en autonomie de 47 kilomètres de jungle et de ses rivières dans le Corcovado, de San Pedrillo à Los Patos en passant par Siréna. En 2014, l’ascension du Kilimandjaro avec Sylvie et Magali nous permet de partager la vie d’une équipe de Tanzaniens.
Les associations
En 2005, j’adhère à la Foulée Châteaurenardaise, club de course à pied, où j’assure la fonction de secrétaire quand le club se transforme en club de course d’orientation.
Intéressé par l’architecture et l’urbanisme, en 2006, je suis surpris par certaines constructions dans ma ville et par quelques articles du Plan Local d’Urbanisme (PLU) en pleine révision. Avec des amis, nous créons l’Association pour une Urbanisation Concertée (AUC), dont ils me confient la présidence, afin d’alerter, en tant que citoyen, les élus et la population sur les risques de conséquences néfastes pour la commune et ses habitants de certaines clauses proposées.
Avec les élections européennes de 2014, je m’inquiète en prenant conscience de la montée des populismes en France et en Europe et je décide d’écrire un livre pour expliquer les causes des problèmes de notre pays au travers de l’histoire du CERFAN. En réunissant des amis, nous créons le Mouvement des Transmetteurs Réunis Français (site mtrf.eu)
Autres centres d’intérêt
Passionné de chirurgie, tous les travaux manuels m’intéressent et j’adore découvrir tous les métiers de l’artisanat et du bâtiment.
-
Expériences
Vie familiale
Des valeurs simples comme, entre autres, le partage, le goût de l’effort, le respect de la Nature sont des valeurs que nous développons avec nos enfants.
Vie professionnelle :
Etre vétérinaire oblige à envisager les maladies dans leur globalité et d’avoir conscience des coûts des traitements et des analyses éventuelles, pour proposer au client, en toute clarté, les différentes options médicales envisageables.
Les animaux (comme de nombreux autres humains dans le monde) n’ont pas la chance d’avoir une couverture sociale pour recevoir des soins quasi gratuits et leurs propriétaires payent même une TVA (à 20%) sur tous les actes vétérinaires au bénéfice de l’Etat. Aussi, pour traiter certaines pathologies ostéo-articulaires notamment, des conseils en diététique peuvent s’avérer beaucoup moins onéreux et souvent plus efficaces que l’usage de certains médicaments, susceptibles d’engendrer des effets secondaires.
Etre vétérinaire, c’est aussi devenir dirigeant d’une petite entreprise et donc gérer une équipe de personnes de compétences différentes, tout en ayant l’obligation de tenir un budget équilibré pour pérenniser sa structure. Comme tout chef d’entreprise responsable, cela oblige à prendre et à assumer des décisions qui ne sont pas forcément celles que l’on souhaite, mais qui sont dictées par des conditions économiques ou légales entre autres.
Créer des projets immobiliers permet d’expérimenter la conception, l’étude, la recherche du financement, la réalisation, la commercialisation, la gestion mais aussi le suivi et l’entretien de bâtiments. Imaginer dans sa tête un projet et surmonter toutes les difficultés pour le voir se réaliser est la plus grande motivation de tout créateur d’entreprise, bien au-delà de tout aspect financier. L’argent qui peut en ressortir n’est considéré que comme un moyen de faciliter la réalisation d’autres idées. La réussite d’un projet donne envie de faire partager son expérience, pour aider d’autres personnes à réaliser le leur. Au niveau d’un pays, la création et le développement d’entreprises sont moteurs de créations de richesses et d’emploi : en sommes-nous tous vraiment conscients ?
Association citoyenne
Cette expérience m’a permis d’être confronté avec quelques dirigeants politiques et de comprendre certains dysfonctionnements dans les prises de décisions. J’ai pu noter des comportements d’une autre époque qui expliquent, pour partie à mon avis, que de nombreuses lois soient déconnectées de la réalité du terrain et des valeurs encore présentes chez de nombreux concitoyens.
J’ai ainsi réalisé que trop de citoyens font confiance à certains élus, en les considérant comme plus compétents qu’eux-mêmes pour décider de leur avenir, sans vraiment exercer un droit de regard.
Sport
Quand on court en trail solo, alors que le sommeil, les courbatures et le froid pèsent dans la deuxième nuit de l’UTMB, on se demande ce que l’on fait là en pensant à un bon lit douillet. Mais la force du mental permet de se surpasser et de continuer jusqu’à la ligne d’arrivée. La découverte du potentiel du corps, poussé par le mental amène à réfléchir dans une société où il est plus conseillé de se ménager que de fournir des efforts.
Quand on emmène courir en groupe, sur le GR20, des participants allant du randonneur au triathlète, sans connaitre au départ leurs aptitudes, il faut imaginer des solutions pour ne perdre personne. Un briefing d’avant départ permet à chacun de choisir son groupe de niveau, en évaluant lui-même ses propres capacités. Cependant parfois, il faut expliquer et faire changer d’équipe, en essayant de ne pas les vexer, ceux qui se sont mal évalués et qui retardent trop leur groupe. L’aventure terminée, les organisateurs ressentent un grand plaisir, quand les participants ont le sentiment de s’être surpassé dans l’effort et la difficulté tout en retenant le souvenir d’une aventure collective extraordinaire.
Voyages
Bien que voyager dans des hôtels luxueux dans des pays pauvres soit certainement reposant et agréable (bonne nourriture, piscine, chambre confortable…), partir à l’aventure avec les sacs à dos permet de vraiment découvrir la réalité du monde qui nous entoure. Sur notre planète, il y a des gens qui vivent dans des situations de pauvreté extrême. Nous en avons beaucoup côtoyé lors de nos voyages et nous avons parfois partagé leur quotidien sans jamais ressentir de sentiment d’insécurité.
Nous avons rencontré entre autres des femmes et des enfants cassant des cailloux à Madagascar, des tanzaniens mal équipés pour affronter le froid du Kilimandjaro, des agriculteurs travaillant pieds nus dans les rizières ou encore ce courageux bédouin qu’il m’a fallu opérer à vif d’un phlegmon à la cheville. Quel sentiment d’humilité avons-nous pu ressentir quand nous l’avons vu reprendre son chemin dès la fin de l’intervention pour gagner la source à plusieurs kilomètres de désert afin d’y faire boire son troupeau. La liste pourrait être très longue s’il nous fallait faire tout le tour de la pauvreté et de la misère du monde.
Cependant, à chaque fois, nous avons croisé des gens heureux de vivre, souriant, travaillant très durement sans se plaindre et prêts à partager le peu qu’ils ont.
Voyager permet de constater qu’il est parfois dur de vivre dans certains milieux naturels, mais que la Nature n’est pas si hostile quand elle est respectée et que nous essayons de mieux la connaitre. Il nous est alors possible de mieux comprendre pourquoi l’homme n’a pas le droit de la détruire de la façon scandaleuse dont il le fait.
Voyager ainsi permet de témoigner pour essayer de faire prendre conscience à nos concitoyens de la chance qu’ils ont d’être nés en France. En effet, notre qualité de vie, notre liberté d’expression et les systèmes de protection solidaire que nous y avons mis en place sont exceptionnels dans le monde ; c’est pourquoi de nombreux étrangers rêvent de venir nous y rejoindre.
Aussi, sous peine de tout perdre dans un avenir très proche, il faut d’urgence que nombre de nos concitoyens arrêtent d’abuser de leurs « droits » et que nous acceptions de vraiment aider les peuples moins bien lotis à se développer sur leur propre territoire plutôt que de nous replier sur nous-même.
Devises
Tout problème a une ou des solutions.
Il ne peut être reproché à quiconque d’échouer, mais il est possible de lui reprocher de ne pas avoir mis tous ses moyens pour réussir, dans le respect des autres.